Natures Mortes / Still lives
Le terme n’apparaît qu’à la fin du xviie siècle. Jusque-là, seule l’expression « cose naturali » (« choses naturelles ») avait été utilisée par Giorgio Vasari pour désigner les motifs peints de Giovanni da Udine. En Flandre, vers 1650, apparaît le mot stilleven pour des « pièces de fruits, fleurs, poissons » ou « pièces de repas servis », ensuite adopté par les allemands (« Stillleben ») et par les anglais (« still-life »), qui se traduirait par « vie silencieuse ou vie immobile ». En Espagne l’expression relative aux natures mortes est bodegon, qui dérive du terme bodega (« lieu de rangement alimentaire »), suivi d’un augmentatif. Par extension, il désigne l’antichambre de cave de tavernes modestes et les natures mortes composées de récipients et d’aliments dans ce type de pièce. Au milieu du xviie siècle, l’expression « vie coite », traduite du hollandais, reste marginale. L’Académie, attachée à la hiérarchie des genres, classe en dernier les peintres de fleurs et de fruits. Un siècle plus tard, « nature morte » — expression attestée en 1736 — condense ce jugement, en remplaçant coite, c’est-à-dire tranquille, silencieuse, par morte. Diderot, dans ses Salons, parle de « natures inanimées ». Wikipedia
Toutes les matières, plantes, animaux, eau, terre, air, changent de forme, d’énergie, de volume à différents stades de ce que nous considérons comme la vie et la mort. Le cycle ne s’arrête pas. Comment est-il possible aujourd’hui de penser que quelque chose est fixé, figé pour toujours alors que nous savons, intuitivement et scientifiquement, que tout est porté, traversé, lié au temps, élément fluide, informe s’il en est un? On sent que le monde physique n’existe pas seul, que son existence repose sur le fait qu’il est observé par l’esprit de toute créature dont l’intention transcende celle des objets physiques. Intuition métaphysique fondamentale confirmée par la physique quantique. Elle précise comment les systèmes physiques sont affectés dans leur réalité en les observant. Cependant quand un forme de vie n’est plus active ou visible, nous avons tendance à considérer qu’elle ne sert plus à rien, ou est morte.
Au-delà de notre extraordinaire capacité d’adaptation, comment vivre la rationalité de notre existence sans accepter la mort. Elle est commune et relie tous les éléments les uns aux autres.
belle hook écrivait « Je suppose que je ne pense pas à la mort comme étant un autre côté. La vie est ce qui est l’autre côté; la vie est ce vers quoi nous ne pouvons revenir, car la mort est bien l’expérience que nous traversons maintenant. La mort est avec nous tout le temps; vous y plongez au plus profond en vous en rapprochant, mais cela ne vous est pas inconnu. Elle a toujours été là, alors ce qui devient inconnu au moment où vous mourez c’est la vie. »
Cette perspective peut-il conduire l’humanité vers un modèle de société différent, en accord avec les éléments, donc plus en paix?
The term did not appear until the end of the seventeenth century. Until then, only the expression « cose naturali » (« natural things ») had been used by Giorgio Vasari to refer to the painted motifs of Giovanni da Udine. In Flanders, around 1650, the word stilleven appeared for « pieces of fruit, flowers, fish » or « pieces of served meals », later adopted by the Germans (« Stillleben ») and by the English (« still-life »), which would translate as « silent life or still life ». In Spain, the expression for still life is bodegón, which derives from the term bodega (« place for storing food »), followed by an augmentative. By extension, it refers to the cellar anteroom of modest taverns and to still lifes composed of containers and food in this type of room. In the middle of the 17th century, the expression « coite vie », translated from the Dutch, remained marginal. The Academy, attached to the hierarchy of genres, ranked the painters of flowers and fruits last. A century later, « still life » – an expression attested in 1736 – condenses this judgment, replacing coite, that is to say quiet, silent, by morte. Diderot, in his Salons, speaks of « inanimate natures ».
How is it possible today to think that something is fixed, frozen forever when we know, intuitively and scientifically, that everything is carried, passed through, linked to time, a fluid, shapless element if ever there was one? We feel that the physical world does not exist alone, that its existence is based on the fact that it is observed by the spirit of any creature whose intention transcends that of physical objects. This fundamental metaphysical intuition is confirmed by quantum physics. It specifies how physical systems are affected in their reality by observing them. However when a lifeform is not visible anymore we tend to considerate that it does not count, or has died…
Beyond our extraordinary adaptability capacities, how can we live the rationality of our existence without accepting death. It is common and connects all the elements to each other. bell hooks wrote «I suppose I never think of death as another side. Life is what’s on the other side; life is what we can’t get back to, because death is actually what we’re the experiencing right now. Death is with you all the time; you get deeper in it as you move towards it, but it’s not unfamiliar to you. It’s always been there, so what becomes unfamiliar to you when you pass away from the moment is life.»
Can this perspective lead humanity to a different model of society, one that is in tune with the elements and therefore more peaceful?
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