LIFELINE

LIFELINE parle du monde que nous avons construit dans un esprit de contrôle des Éléments afin d’imposer notre mode de vie. Cependant il me semble évident que nous ne comprenons pas combien les Éléments sont liés les uns aux autres, voir indissociables. La physique quantique démontre qu’une particule peut être dans deux états différents en même temps (calme et excité), quand dès que nous l’observons on altère son comportement. La réalité que nous percevons ne comprend donc pas la totalité des possibilités. 

Les images de LIFELINE tentent de rendre en partie visible ces liens permanents entre le passé, le présent, et les Éléments. Le monde tel qu’on le perçoit n’aurait pas une seule forme de réalité / vérité. Nos différences – genre, race, couleur, sexe, etc – composent donc un ensemble qui, lorsqu’on le critique, l’analyse sans prendre en compte sa globalité, se décompose et perd son sens originel.

Pour ce faire j’utilise d’une part les photographies réalisées sur plaque de verre et sur anciens négatifs par des membres de ma famille entre 1910 et 1940, et compose de nouvelles images comportant certains de mes négatifs ainsi que des objets tridimensionnels que j’enregistre avec un scanner. Par ce processus je conserve et met au jour le lien entre les époques et les éléments.  L’autre technique consiste à récupérer, par un procédé chimique, le négatif du film instantané. Le résultat d’une prise de vue sur film instantané peut-être aléatoire. Comme chacun le sait il « déforme » la réalité. Il permet donc une lecture détournée du sujet photographié, mais que je considère tout aussi réelle. Cela revient à se poser la question de l’origine de l’image mentale que le paysage devant nos yeux suscite. Est-elle interne au paysage, véhiculée par le flux du temps, ou est-ce l’inverse? Révélée et altérée par notre emotion.

LIFELINE is about the world we’ve built designed to control the Elements to fit our way of life. However, it seems obvious to me that we don’t understand how the Elements are linked to each other, and even inseparable. Quantum physics shows that a particle can be in two different states at the same time (calm and excited), when as soon as we observe it we alter its behavior. The reality we perceive therefore does not encompass the totality of possibilities. 

The images in LIFLINE attempt to make visible some of these permanent links between the past, the present and the Elements. The world as we perceive it has no single form of reality/truth. Our differences – gender, race, color, sex, etc. – make up a whole that, when criticized and analyzed without taking into account its globality, breaks down and loses its original meaning.

To do this, I use photographs taken on glass plates and old negatives by members of my family between 1910 and 1940, and compose new images incorporating some of my negatives as well as three-dimensional objects that I record with a scanner. Through this process, I preserve and reveal the link between eras and elements.  The other technique consists of chemically recovering the instant film negative. The result of shooting on instant film can be random. As we all know, it “distorts” reality. It allows a distorted reading of the subject photographed, but one that I consider just as real. This raises the question of the origin of the mental image that the landscape in front of our eyes generates. Is it internal to the landscape, conveyed by the flow of time, or is it the other way round? Revealed and altered by our emotions.