La Route du Lin, raconte une nouvelle forme de globalisation après celle de « La Route de la Soie » qui commença dès le IIe siècle avant J-C. Plus de 80% du lin français et belge s’exporte vers les filatures et usines de tissage en Chine. Le voyage se fait par la mer inlassablement sillonnée de cargos, de plus en plus gigantesques, chargés jusqu’à 18000 conteneurs.
De la Normandie aux Hauts-de-France en passant par la Picardie, les territoires qui bordent la Manche et la Mer du Nord sont des terres de tradition linière. Elles ont développé, au fil du temps, une relation privilégiée avec cette fibre textile. Le centre de la bordure orientale de la Manche, en Picardie maritime, abrite le coeur du marché mondial du lin : une coopérative, la CALIRA, à Martainneville, travaille 180 tonnes de lin textile par jour, dont 90 % sont expédiés en Chine pour être transformé en fil.
La culture du lin, dans cette région, fait entrer en résonnance les deux sens du mot culture. Il s’agit d’abord d’une activité agricole liée à un terroir, c’est-à-dire à la combinaison d’une terre et d’un ciel. La météo est le juge de paix – pluie et soleil doivent, au cour des 100 jours du cycle du lin, danser au bon rythme un pas de deux précis – et, pour le meilleur ou pour le pire, lourd de conséquences.
Et ensuite, c’est une affaire d’hommes, d’hommes et de femmes de cette région, mêlant jusqu’au paroxysme modernité et tradition. Le soir, l’agriculteur regarde le soleil se coucher sur la mer et, la nuit tombée, il se penche sur son ordinateur pour suivre en direct les cours des marchés chinois.
La Route du Lin raconte l’histoire d’une fibre exceptionnelle, originaire du Moyen Orient, et vieille de quelque 36 000 ans, qui, grâce à sa ductilité et son empreinte écologique minimaliste, a occupé avec génie et simplicité une place de choix sur les marchés internationaux. Entre productivité, innovation et développement durable, le lin est désormais bien plus qu’un produit agricole : c’est le marqueur symbolique de l’évolution de terroirs anciens ancrés au coeur du monde globalisé.
Un voyage au plus près de celles et ceux qui font le lin, de la Picardie à la Chine, entre photos et prises de paroles, « l’acuité du regard de Michel Monteaux, qui capte d’une manière pleine d’empathie et sans esbroufe les visages de ceux qui volontiers s’offrent à son objectif […] nous permet de transcender le monde qui est le nôtre. » (Dan Torres). Le lin, culture des passionnés par excellence, est ainsi saisi sur le vif. Le cycle naturel de la plante, son énergie et son mouvement, le lin est en perpétuelle transformation.
The Flax Route, tells of a new form of globalization next to « The Silk Road », which began in the 2nd century BC. More than 80% of French and Belgian flax is exported to the spinning and weaving mills in China. The journey is made by the sea, tirelessly furrowed with increasingly gigantic cargos, loaded up to 18000 containers per trip.
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